Trait pour trait : Dessine et tais toi !
de Akiko HIGASHIMURA
éditions Akata
date de parution : 2012 au Japon et 2020 en France
208 pages
genres : autobiographie, tranche de vie, comédie

Résumé de l’éditeur : Akiko Hayashi est lycéenne et elle habite dans la préfecture de Miyazaki. Très jeune, elle savait qu’elle voulait devenir dessinatrice de shôjo mangas et avait déjà fantasmé tout son plan de carrière : l’âge auquel elle enverrait ses premiers travaux aux éditeurs, l’âge auquel elle serait publiée, l’âge auquel son manga serait adapté en anime… Persuadée que son génie auto-proclamé suffirait à lui ouvrir toutes les portes, elle va pourtant être rattrapée par la réalité. Car en dernière année de lycée, sa rencontre avec un prof d’une petite classe d’arts à l’écart de tout, va violemment la ramener à la réalité. Ce professeur étrange, plutôt sévère et armé de son sabre en bambou, va profondément changer sa vie.
Mon Avis :
J’ai lu ce manga dans le cadre du Pumpkin Autumn challenge (ici – twitter)
J’aime beaucoup la mangaka Akiko Higashimura qui, par son grand humour, ses thèmes traités et le style de ses dessins très expressifs, avait su me séduire dans Princess Jellyfish. On lui doit également une série très moderne et féministe Le Tigre des neiges (que je n’ai pas encore eu l’occasion de lire). C’est avec plaisir que j’ai décidé de commencer sa nouvelle série autobiographique (en 5 tomes) : Trait pour trait.
Avec beaucoup d’autodérision et de sincérité, Akiko Higashimura parle de son adolescence, de sa passion pour le dessin, de son envie de devenir mangaka de Shojo et de sa formation artistique. Ce qui ressort beaucoup du manga, c’est son humour. La mangaka ne s’épargne pas et dresse d’elle-même un portrait ridicule mais touchant. Elle se présente comme une adolescente à l’égo surdimensionné, persuadée d’être une génie du dessin et elle en rigole avec nous. Finalement, ce fut sa rencontre avec un petit professeur d’Art de village sévère et exigeant qui va la faire redescendre sur terre. Pour passer les concours d’entrée aux Écoles d’Art, elle va devoir bosser… et sérieusement.
Ce manga, en tout cas, dans ce premier tome, est un hommage à ce professeur terrifiant qui a eu un impact énorme dans sa vie et sans qui, peut-être, elle ne serait pas celle qu’elle est aujourd’hui. Dans une narration à la première personne, la mangaka s’adresse aux lecteurs mais aussi à ce professeur et cela avec beaucoup de nostalgie et, semble-t-il, de regrets. Ce professeur qui est devenu comme un mentor n’a pas été tendre avec ses élèves : il était violent physiquement et verbalement. Les élèves finissaient souvent en larmes durant ses cours. Mais la mangaka a décidé d’en rire et nous avec, même si subsiste un léger malaise. Voilà une éducation “à l’ancienne” comme on ne les tolère plus (et à juste titre) maintenant ! J’étais choquée. Et en même temps, ce professeur est une personne complexe. Il fait preuve de d’attention et de douceurs à certains moments. Comme s’il était dur dès qu’il s’agissait d’Art mais redevenait lui-même, plus doux, dès que la formation artistique n’entrait plus en jeu… Un personnage complexe et intrigant qu’on hésite à aimer ou détester (tout comme la mangaka adolescente).
Ce manga est aussi très intéressant culturellement, on apprend beaucoup de choses sur le passage des examens au Japon et notamment pour rentrer dans les écoles d’Art.
Je veux vraiment insister sur le fait que ce manga est très drôle. Il y a des passages mémorables qui m’ont mis les larmes aux yeux, notamment les techniques de la mangaka pour réviser ses examens. Mémorables ! 😂
Comme vous le voyez, j’ai été séduite par ce manga drôle mais qui évoque également des sujets plus durs tels que le doute et les échecs. Je vous le conseille ! Et moi, il ne me reste plus qu’à commencer Le Tigre des Neiges et sa nouvelle série parue en France Tokyo Tarareba Girls…
Avez-vous déjà lu ce manga ? L’avez-vous aimé ? Connaissez-vous cette mangaka ?