[Tag] Alphabet des films asiatiques

Alphabet des films asiatiques

Dans la lancée de l’alphabet des dramas, Jodie (du « Coin de Jodie ») et moi avons décidé de faire un « Alphabet des films asiatiques » (le sien est ici).
Le principe est simple : 1 lettre = 1 film. Et pour éviter d’avoir trop de trous, et pour tricher un peu car j’avais plusieurs films « coups de cœur » pour une même lettre 😀 j’utilise des jokers grâce auxquels je peux mettre un film qui ne commence pas par la lettre attendue.
C’est avec un grand plaisir que j’ai renoué avec les films qui avaient façonné mon amour pour le cinéma asiatique. La plupart de ceux que je vais citer, je les ai vus à la fin des années 1990 et au début des années 2000. Si vous ne connaissez pas le cinéma de ces années-là, vous trouverez peut-être de quoi remplir vos listes de films à voir. En tout cas, j’espère vous donner envie d’en voir certains car ce sont vraiment de très bons films, dans des styles différents, et beaucoup sont devenus depuis des « classiques ».

1, 2, 3…

7 samouraïs – Kurosawa Akira –
1954 – Japon

7 samouraïs (les)
Dans la société médiévale japonaise, des villageois sans cesse attaqués par des bandits demandent à des Samouraïs de les défendre. Sur cette simplicité d’intrigue va se développer une histoire très riche et intense, mêlant aventure trépidante, drame social et questions philosophiques sur le sens de la vie et le sacrifice. Ce film riche est porté par un souffle épique. Je me souviens de personnages très charismatiques, de touches d’humour et de plans d’une grande beauté. Avec ce film, j’ai découvert un grand maitre du cinéma asiatique : Akira Kurosawa, mais aussi un acteur incroyable Mifune Toshirō. J’ai vu depuis plusieurs œuvres de ce cinéaste et je suis conquise à chaque fois. Les 7 Samouraïs reste toutefois mon préféré. Par contre, je vous préviens : ce film dure 3h20 (ce qui m’a surprise car je ne me souviens pas du tout de lui comme d’un film « long »).

A.

Akira – Ōtomo Katsushiro –
1988 – Japon

Akira
Ce film cyberpunk, vu quand j’avais environ 16 ans, fut une véritable claque. Il m’a fait découvrir l’univers du manga car je me suis précipitée sur les supports papier, mais aussi il a eu une grande influence dans mon goût pour les livres/films/mangas d’anticipation et d’univers post-apocalyptiques (avec Ghost in the shell et le manga Gunnm que j’ai vu/lu dans la même période). L’histoire est très riche et complexe et elle a une grande portée philosophique (d’ailleurs, je ne pense pas avoir tout compris à mon 1er visionnage, du haut de mes 16 ans, mais j’avais adoré m’être triturée le cerveau). On est plongé dans un monde cruel, violent, dérangeant et intense. Un monde très pessimiste. On est comme « fasciné » . Un film qui laisse une trace.

B.

Burning – Lee Chang Dong –
2018 – Corée

Burning
Ce film a été aussi une claque quand je l’ai vu au cinéma. J’aime les œuvres déroutantes qui se dérobent à notre compréhension, les œuvres qui me sortent de mon confort, et ce fut le cas avec ce film. Il est adapté d’une nouvelle de Murakami Haruki (Les granges brûlées) qui est l’un de mes auteurs préférés et on y retrouve sa touche : l’étrangeté qui vient pénétrer petit à petit la banalité. L’histoire simple au premier abord m’a happée et fascinée par sa complexité (à travers les thèmes de l’abandon des campagne, de l’errance et de l’ennui d’une génération qui se cherche…), par son atmosphère dérangeante et déroutante, et par le travail de photographie sublime. Je me souviens de plans superbes, notamment une scène de danse envoutante au coucher de soleil sur la musique de Miles Davis. L’ensemble de la musique instrumentale participe à cette tension oppressante mais aussi elle nous envoute. Et les acteurs sont tous incroyables. Yoo Ah In a confirmé mon amour pour lui. Il est dur de parler en quelques lignes de ce film, tellement il est riche, dur à définir et il faudrait un article pour lui seul (c’est une idée !). Pour résumer, si vous aimez être surpris, ne pas avoir une histoire lisse et ne pas avoir forcément de réponses claires dans un film, je vous conseille Burning.

C.

Chungking express – Wong Kar Wai –
1994 – Hong Kong

Chungking express
« Do you like Pineapple ? » ça va être dur de vous parler de ce film qui est mon film préféré de mon réalisateur préféré, avec mon acteur préféré (Tony Leung), mais aussi le premier film asiatique que j’ai vu au cinéma quand j’avais 17-18 ans (lors d’une rétrospective, hein, je ne suis pas si vieille ! 😉 ) C’est dire mon amour et mon attachement pour ce film ! Il était très moderne au niveau de la réalisation et du travail de la photographie (par Christopher Doyle), avec ses flous et ses accélérations, avec sa caméra à l’épaule. De nos jours, on le voit beaucoup, mais à l’époque quel choc ! Le film se partage en deux avec deux histoires et deux manières de filmer : une première partie nerveuse et une deuxième plus lente. Ici, les gens se croisent et se recroisent, le plus souvent sans se rencontrer puis ils se captent quelques instants avant de repartir. Ce ne sont pas des histoires avec un début, une fin et une intrigue. C’est plutôt comme si on captait quelques instants dans la vie de certaines personnes prises au hasard de nos errances dans un quartier de Hong Kong. La réalisation et ce côté « imparfait » des histoires donnent à l’ensemble un côté poétique, une atmosphère envoutante et sensuelle. Un film hypnotique…

D.

Dear ex – Hsieh Ying-Xuan –
2019 – Taïwan

Dear Ex
Un de mes derniers petits coups de cœur. Liu San Lian, femme blessée et excessive, dont le mari vient de mourir, va chez l’amant de ce dernier pour lui demander des compte. On suit l’histoire à travers le regard de son fils, Song Cheng Xi, qui cherche des souvenirs de son père auprès de cet homme (Jay joué par Roy Chiu). Tous les deux vont s’aider dans cette période de deuil. Et par des flashback nous apprenons peu à peu l’histoire de ce père mort, de son mariage avec Liu et de son amour pour Jay. Ce film se construit petit à petit sous nos yeux et chaque personnage acquière une belle profondeur. Il interroge des thèmes comme l’amour, l’homosexualité, la famille et le deuil. C’est une histoire très touchante et riche en émotions. Mais il y a aussi des touches d’humour. Dear ex a une belle atmosphère et cela vient en partie d’une très belle OST (notamment le morceau nostalgique « Balli« ).

E.

Epouses et concubines –
Raise the red lantern
– Zhang Yimou – 1991 – Chine

Epouses et concubines (Raise the red lantern)
C’est le premier film asiatique (hors animation) que j’ai vu, quand j’avais 16-17 ans et j’ai tout de suite été fascinée par la culture chinoise et par cette histoire dure. Dans les années 1920, une jeune fille de 19 ans est obligée d’épouser un riche seigneur de 50 ans qui a déjà 3 femmes. La concurrence est rude entre ces dernières et elles ne voient pas d’un bon œil l’arrivée de cette nouvelle femme. Chaque soir, le seigneur décide dans quelle maison il va passer la nuit et une lanterne rouge est allumée pour signifier sa présence. Les femmes usent de stratagèmes et de coups bas pour être la femme choisie. Nous plongeons dans un huit-clos intense, un monde oppressant de rivalités et de méfiance. Ce film est également magnifique dans les décors et les costumes. Gong Li est juste superbe dans le rôle de la 4ème épouse. Zhang Yimou était un réalisateur phare de ces années-là et je vous conseille vraiment ce film (ainsi que Vivre ! et The Road Home).

F.

Fallen Angels – Wong Kar Wai –
1995 – Hong Kong

Fallen Angels
On retrouve dans Fallen Angels beaucoup d’éléments cinématographiques que j’avais aimés dans Chungking Express du même réalisateur : ralentis/accélérations, personnages qui se croisent, tranche de vie, atmosphère électrique et poétique… On y retrouve la même énergie et ce mouvement bouillonnant du monde urbain. Pas étonnant en fait quand on sait que l’une des histoires qu’on suit ici était prévue pour être dans Chungking Express. Ce film évoque des « Anges déchus » du Hong Kong des années 90 : un tueur à gage, une femme qui lui sert d’agent, une jeune femmes qui veut se venger d’un amour déçu et un garçon muet qui déambule dans les rues. C’est poignant, drôle et sensuel.

G.

Ghost in the shell – Oshii Mamoru –
1995 – Japon

Ghost in the shell
Je l’ai vu peu de temps après Akira et ce fut tout autant une claque. Dans un Japon futuriste sombre, une cyborg policière est à la recherche d’un hacker mystérieux. Ce dernier lui permettra-t-il d’obtenir des réponses à ses questions existentielles ? Entre film d’action et questionnements métaphysiques, Ghost in the shell est une œuvre riche, complexe et intense. On pense au romancier Philip K. Dick et à l’adaptation d’un de ses romans (Blade Runner – tiens un autre de mes films cultes), car comme lui, Oshii interroge, à travers les réflexions d’un robot, notre propre humanité. L’OST est une pure merveille avec ses chœurs et ses percutions. La qualité du dessin est incroyable; l’animation est fluide; ce film n’a pas vieilli. Il reste l’un des chefs d’œuvre de l’animation japonaise et un incontournable.

H.

Happy together – Wong Kar Wai –
1997 – Hong Kong

Happy together
Oui, encore un Wong Kar Wai, mais promis, c’est le dernier (même si c’est à contrecœur) XD
Ce film se passe en Argentine, sur des airs de Tango, et évoque la relation intense de Lai (Tony Leung) et Ho (Leslie Cheung). Quel culot a eu Wong Kar Wai pour réaliser en 1997 cette histoire homosexuelle avec deux des plus grandes stars du cinéma hong-kongais de ces années-là ! Bravo aux acteurs aussi qui ont accepté de jouer dans ce film. Et ils le font merveilleusement bien, avec une alchimie incroyable (et un charisme ! je vous ai déjà dit que je suis amoureuse de Tony Leung depuis que j’ai 18 ans ? Et Leslie Cheung est juste magnifique aussi, hein Jodie ?). Happy together est un film fiévreux, sensuel et envoutant, d’une grande beauté photographique. [petite anecdote : Neo dans le drama thaïlandais 3 will be free a une affiche de ce film sur le mur de sa chambre]

I.

Infernals affairs – Adrew Lau –
2002 – Hong Kong

Infernal affairs
J’aurai pu mettre In the mood for love de Wong Kar Wai qui est une pure merveille mais je me suis dit que je vous avais assez vendu ce réalisateur (je pense que vous avez compris maintenant qu’il faut voir au moins un de ses films). C’est toutefois un autre film avec Tony Leung que je vous présente maintenant. Infernal Affairs est un policier intense, au scénario complexe et intelligent et aux acteurs parfaits (je vous ai déjà parlé de Tony ? et le grand Andy Lau). Deux taupes infiltrées : un flic infiltré dans la mafia et un mafieux infiltré dans la police. Qui découvrira l’autre en premier ? Cette histoire vous dit peut-être déjà quelque-chose. Normal, Martin Scorcese a repris cette histoire pour faire le très bon film Les infiltrés (que je vous conseille mais après Infernal affairs bien sûr). Le résultat est un film prenant, noir et à très grand suspens.

J. Joker

Hana-bi – Kitano Takeshi –
1997 – Japon

Hana-bi
Autre réalisateur majeur des années 1990 (et début 2000) que j’aime beaucoup : Takeshi Kitano. Hana-bi (« feux d’artifice » en japonais) est le premier film que je voyais de ce réalisateur et ce fut un gros coup de cœur. Ce que j’aime chez ce réalisateur, c’est ce mélange de violence froide et de poésie, de dureté et de tendresse, de grotesque et de sublime… Le rythme est lent, il y a peu de dialogues et beaucoup de monologues. C’est un film essentiellement contemplatif et mélancolique. Il est sublime et très touchant.

K.

Kikujiro – Kitano Takeshi –
1999 – Japon

Kikujiro
Autre petite perle de Kitano Takeshi, L’été de Kikujiro est un film très touchant. C’est l’histoire d’un petit garçon qui part à la recherche de sa mère qu’il ne connait pas, accompagné d’un vieux yakusa misanthrope. C’est simple et beau. Mais c’est aussi très drôle, proche du burlesque des films muets (Charlie Chaplin, Buster Keaton). Le tout magnifié par la musique de Joe Hisaishi (vous savez, le compositeur des films de Miyazaki, qui a aussi fait celle de Hana-bi). La relation entre les deux personnages s’apprivoisant l’un l’autre est un des points forts de ce film et nous offre des moments très touchants. Un joli road-movie poétique…

L.

Little forest – Yim Soo Rye –
2018 – Corée

Little forest
Ce film a été une pause dans ma vie active de citadine, tout comme l’héroïne qui revient dans son village après s’être « perdue » dans la grande ville. Elle retrouve les plaisirs simples de la vie à la campagne au rythme des saisons. L’histoire est simple et il ne se passe pas beaucoup de choses mais ça a suffi à m’enchanter. J’ai aimé que mes différents sens soient sollicités, j’ai aimé voir l’héroïne cuisiner les produits qu’elle avait cultivés ou trouvés dans la nature, j’ai aimé le côté contemplatif et lent et les longs plans fixes sur la nature changeante selon les saisons, j’ai aimé la voir renouer avec ses amis d’enfance. Un film plein de douceur de vivre, qui évoque aussi la transmission familiale. Un petit film doudou…

M.

Memories of murder – Bong Joo Ho –
2003 – Corée

Memories of murder
J’ai découvert le réalisateur Bong Joo Ho avec ce film, vu au cinéma. Basé sur les meurtres en série de la fin des années 80 que l’on retrouve également dans plusieurs dramas (Tunnel, Signal, Gap Dong...), Memories of murder est un polar intense, sombre et poignant. Mais comme à son habitude, Bong Joo Ho joue avec le genre et y rajoute sa patte : ce réalisme social et cet humour burlesque et déjanté qui parsèment ses œuvres. L’enquête est captivante et nous prend aux tripes, jusqu’à un final d’une intensité incroyable. J’ai adoré cette fin. La prestation des acteurs était parfaite (comme toujours chez Song Kang Ho, la muse de Bong Joo Ho). Un gros coup de cœur…

N.

Notre petite sœur – Kore-Eda Hirokazu
– 2015 – Japon

Notre petite sœur (our little sister)
C’est le premier film que j’ai vu du réalisateur Kore-Eda qui me faisait pourtant de l’œil depuis Nobody Knows que je voulais voir au cinéma en 2004. Il m’aura fallu 15 ans pour enfin découvrir ce réalisateur majeur du cinéma japonais. Notre petite sœur n’est pas son film le plus connu mais j’ai été séduite par cette histoire de sœurs. En allant aux funérailles de leur père qu’elles n’ont pas vu depuis des années, trois femmes rencontrent leur demi-sœur de 14 ans. Elles l’invitent à venir vivre chez elles. C’était une belle histoire touchante et douce, sur les liens familiaux et la sororité. C’est un film tendre et bienveillant, lumineux et frais, porté par des actrices superbes. Kore-Eda filme ici tout en délicatesse les petites choses du quotidien, faisant appel à nos sens. Un film contemplatif. J’ai eu un coup de cœur pour la maison et son jardin.

O.

L’odeur de la papaye verte –
Tran Anh Hung – 1993 – Vietnam

Odeur papaye verte (l’)
Ce film franco-vietnamien est sûrement celui de l’alphabet qui a le plus une valeur particulière pour moi. C’est le 2ème film asiatique que j’ai vu, quelques jours après Epouses et Concubines, et c’est lui qui m’a fait découvrir un réalisateur qui a eu une grande importance dans ma vie. Durant mes études en Cinéma, j’ai commencé un mémoire en Master 1 sur « les sens et les sensations » dans son œuvre. Je n’ai pas pu le terminer car il a fallu que je travaille mais ce projet reste au fond de mon cœur. Bref, tout ça pour dire que j’aime ce film d’un grand amour : il me déclenche, à chaque fois que je le vois, des frissons et il m’émeut (tout comme Cyclo et A la verticale de l’été qui constituent son triptyque sur le Vietnam). A cause de son histoire d’abord : on suit Mui, petite servante au service d’une famille riche, dans sa vie quotidienne, puis on la voit devenir femme. Mais surtout pour cette façon qu’à le réalisateur de rendre ses films sensibles et sensuels, c’est à dire de solliciter tous nos sens (même le toucher), à travers des plans sublimes et le travail sonore. Je pourrais vous parler pendant des heures de ce film (et des 2 autres), mais je suis en train de me dire qu’il faudrait plutôt que je fasse un article à part, sorte de résumé de mon année de recherche sur Tran Anh Hung. Pour faire court en attendant, je vous dirais que c’est un film délicat, subtil, reposant et contemplatif.

P.

Parasite – Bong Joo Ho –
2019 – Corée

Parasite
Mon grand coup de cœur 2019. Bong Joo Ho est vraiment un grand réalisateur. Il arrive dans chacun de ses films à se renouveler tout en gardant son style, que ce soit dans un film d’horreur (The host), un policier (Memories of murder), un drame (Mother) et ici dans ce thriller proche d’un Hitchcock ou d’un Claude chabrol. C’est un film humain, moderne, intense, dérangeant, intelligent, prenant, déroutant, déjanté, absurde… Bong Joo Ho est un spécialiste pour mélanger les genres : de la comédie burlesque au drame familial en passant par la satire sociale et le thriller. Les acteurs sont tous impeccables. Le rythme est parfait, alternant scènes intenses et scènes calmes. Dans ce « huit-clos » oppressant, la tension grimpe jusqu’au bouquet final, nous laissant lessivés…

Q. Joker

Princesse Mononoke – Miyazaki Hayao – 2000 – Japon

Mononoke
C’est mon premier Miyazaki et je l’ai vu au cinéma. Cette ode à la nature et au merveilleux fut une véritable claque ! Cette fable écologique interroge notre place dans la nature et sur ce que nous en faisons, mais sans tomber dans la morale lourde. On est loin d’un message manichéen (« les méchants humains qui détruisent la forêt et les gentils dieux de la forêt »). Nous sommes juste devant des humains qui essaient de survivre et une nature sauvage qui se protège, et entre les deux il y a Ashitaka et Mononoke. C’est beau, fort et intense. C’est l’œuvre la plus sombre et adulte de ce réalisateur, il me semble. J’étais complètement fascinée par cet univers foisonnant de divinités, par la beauté de cette forêt, par l’imaginaire poétique de Miyazaki. J’ai vu la plupart de ses autres œuvres au cinéma et je ne me lasse jamais de son univers.

R.

Ring – Nakata Hideo –
1998 – Japon

Ring
Pour moi, l’un des films d’horreur les plus efficaces. Les Japonais sont très forts pour créer une atmosphère oppressante et effrayante avec peu de moyens (je pense aussi à Kaïro de Kurosawa Kiyoshi). La scène de Sadako sortant du puits appartient maintenant à l’imaginaire collectif et beaucoup de gens la connaissent sans avoir vu le film. C’est le propre d’un film devenu culte et qui a fortement influencé le cinéma horrifique international. Avec son travail du son, des reflets et ombres mais également de tout ce qui se passe hors cadre, le réalisateur réussit à créer une tension insoutenable.

S.

Sunny – Kang Hyung Cheol –
2011 – Corée

Sunny
Une histoire d’amitié sur un air de nostalgie (les 80’s), vous vous doutez que je me suis précipitée sur ce film. Et j’ai bien fait car il était très intelligemment réalisé. On fait des allers-retours entre le présent et le passé avec ces portraits de femmes à deux époques de leur vie. Ce film parle de la place des femmes dans la société coréenne. Les couleurs très lumineuses, les scènes drôles et décalées mais aussi celles touchantes, l’atmosphère, tout cela fait que le film porte bien son nom. C’est un film riche en émotions et on en sort avec une touche de nostalgie…

T.

Tigre et dragon – Crouching tiger, Hidden dragon – Ang Lee – 2000 – Chine, Hong Kong, Taïwan et USA

Tigre et dragon (Crouching Tiger, Hidden Dragon)
Ce film avait eu un impact important à l’époque de sa sortie. Il avait rendu accessible les films traditionnels Wuxia que quelques cinéphiles amateurs de cinéma chinois connaissaient mais qui étaient inconnus du grand public, dont je faisais partie (j’avais juste vu le premier film de Tsui Hark The Butterflies murders 1979). Ce fut un gros succès public. Et ce film le méritait. Déjà par son casting : Chow Yun Fat charismatique, Michelle Yeoh sublime, Chang Chen fascinant et la jeune et prometteuse Zhang Zi Yi. Mais aussi par sa réalisation efficace avec des scènes éblouissantes de combats aériens, avec des plans, des décors et des costumes sublimes et avec une histoire romanesque intense. Cette fable poétique est un pur divertissement mais sublimé par cette réalisation magnifique. Jubilatoire !

U.

Une affaire de famille – Kore-Eda Hirokazu – 2018 – Japon

Une affaire de famille (Shoplifters)
Ce film est un petit bijou d’humanité et de sensibilité. Nous suivons une famille marginale vivant dans la précarité. Kore-Eda ne juge pas ses personnages, qu’on découvre peu à peu très attachants et touchants, tellement humains. C’est drôle et bouleversant. J’ai beaucoup pleuré. Un gros coup de cœur qui confirme mon amour pour ce réalisateur.

V.

Chihiro – Miyazaki Hayao –
2002 – Japon

Voyage de Chihiro
Deuxième film de Miyazaki que je voyais au cinéma et ce fut tout autant un coup de cœur. Tout comme pour Mononoké, j’ai été fascinée par l’univers riche, complexe et onirique de ce réalisateur. Ce conte philosophique fourmille de détails poétiques et merveilleux. C’est un véritable enchantement autant pour les enfants que pour les adultes.

W.

A Werewolf boy – Jo Sung Hee –
2015 – Corée

(A) Werewolf boy
C’est sûrement le « moins bon » film de ma liste mais il y a toute sa place ici. Il m’a énormément touchée et rien que d’y repenser, j’ai envie de pleurer. C’est une histoire douce et tendre mais aussi extrêmement poignante. Une magnifique relation se crée entre deux personnes solitaires. Si vous doutez des prestations d’acteur de Song Joong Ki, je vous conseille ce film, je pense que votre jugement changera. Il est incroyable ici, il dégage une animalité bluffante et, sans aucun mot, arrive à transmettre, par son visage mais surtout avec son regard, toute une palette d’émotions. Ce film est émouvant et touchant. Le méchant est un peu trop caricatural, la fin est un peu trop larmoyante mais c’est efficace, ce film vous serre le cœur pour ne plus vous lâcher, même longtemps après.

X. Joker

Our times – Frankie Chen –
2015 – Taïwan

Our times
Il manquait une comédie romantique légère et feel-good dans cet alphabet. Voici Our Times ! Une rom-com choupie sur fond de nostalgie, dans le milieu scolaire, avec de l’amitié, des personnages maladroits et touchants, un peu d’humour et un acteur à tomber. Ce film a tout pour me plaire au départ mais on sait très bien que ça ne fonctionne pas toujours. Mais là, la réalisation est efficace ! Le film ne tombe jamais dans la mièvrerie. Il est mignon à souhait, drôle et touchant. Les personnages sont décalés. Je suis complètement tombée amoureuse du personnage de Tsu Tai Yu (Darren Wang) ! J’ai fangirlisé avec le cameo de Andy Lau (l’acteur de Infernals affairs cité plus haut, pour ceux qui auraient du mal à resituer) Et quand le film se termine, on se sent vide. On a envie que ça se prolonge encore…

Y.

Yi yi – Edward Yang –
2000 – Taïwan

Yiyi
Il va être dur pour moi de vous parler de ce film que j’ai vu il y a 20 ans au cinéma et que je n’ai pas revu depuis. je me souviens que j’avais beaucoup aimé cette chronique familiale. Dans mon souvenir, on suit les membres de la famille à travers les yeux d’un petit garçon et de son appareil photo. Je me souviens d’un film simple, sensible et touchant, de longs plans fixes et contemplatifs. Il est bien sûr dans ma liste de films à revoir.

Z. Joker

Crazy Kung-fu – Kung-fu hustle
– Stephen Chow – 2004 – Hong Kong

Kung-Fu Hustle
J’aurai aussi pu choisir le tout aussi déjanté Shaolin soccer du même réalisateur/acteur. C’est un film mêlant action et comédie complètement barrée, à l’humour burlesque et absurde. Le réalisateur multiplie les références (film de Kung Fu, western spaghetti, Les 7 samouraïs, cartoons, comédies musicales…) comme une sorte de déclaration d’amour au Cinéma. Il n’est pas sans défauts mais si vous voulez quelque chose de très drôle, sans prise de tête et intelligemment fait, essayez Kung-Fu Hustle ou Shaolin soccer.

Bilan

J’ai vraiment aimé réaliser cet alphabet car il m’a plongé dans beaucoup de souvenirs et d’émotions (ressenties lors de mes différents visionnages). Les deux-tiers des films de ma liste sont de la fin des années 90 ou du début des années 2000. C’était une période où j’allais énormément au cinéma et où je regardais beaucoup de films. J’ai par contre un grand vide entre 2004 et 2015. Il va falloir que je comble ce manque et que je découvre les perles de cette période-là.
Le Japon est très représenté avec 10 films. Viennent ensuite la Corée (6) et Hong Kong (5), puis enfin Taïwan (3) et la Chine (2). Le petit ovni est le film Vietnamien (L’odeur de la papaye verte).
J’aurai aimé pouvoir mettre plus d’œuvres de Wong Kar Wai, de Bong Joo Ho, de Kitano ou de Miyazaki. J’aurai pu mettre également Farewell my Concubine de Chen Kaige, Shara de Naomi Kawase, The Killer de John Woo, Old Boy de Park Chan Wook ou Perfect Blue de Kon Satoshi… Mais il a fallu faire des choix. Au final, j’aime beaucoup cette liste qui représente bien mes goûts : les films contemplatifs qui font appel à nos sens, les films sur la famille et/ou sur l’amitié, les thrillers sombres et prenants, les films aux univers futuristes avec des réflexions métaphysiques, les films ovnis ou déroutants.
Je vais essayer de revoir la plupart de ces films (en tout cas les plus anciens) et j’en ferai peut-être des articles. Si vous voulez en savoir plus sur certains d’entre-eux, n’hésitez pas à en faire la demande. Ça sera une bonne opportunité et motivation pour me replonger dans leurs univers. 😉

Avez-vous vus quelques-uns de ces films ? Y a-t-il certains de vos coups de cœur parmi eux ?
Quel est l’alphabet de vos films ? N’hésitez pas à faire votre propre liste sur votre blog ou en commentaire. J’aime découvrir de nouvelles choses. ^^

[Bilan] films 2019

Bilan films 2019

Après mon Bilan dramas (les tops ici et les flops ici), voici le bilan des films que j’ai vus l’année dernière.
J’ai vu 51 films : 12 coréens, 30 japonais, 4 chinois, 3 taïwanais et 2 thaïlandais. Et je n’ai apprécié qu’un tiers environ de ces films !! J’ai vu beaucoup de mauvais films. J’ai eu une grande période durant laquelle je ne recherchais pas la qualité mais j’avais besoin de répondre à mon envie du moment : regarder des adaptations de mangas romantiques que j’avais lus ou que j’avais eu envie de lire des années plus tôt (17 films adaptés de mangas), et dans la foulée, j’ai eu ma période « Yankees ». J’ai regardé 6 films et 2 dramas avec des « délinquants » japonais
Je ne commenterai pas la plupart des films, je voulais faire quelque chose de rapide et je ferai des articles pour certains d’entre eux (demandez moi si vous voulez un avis sur l’un des films de ma liste dont je ne parle pas).

Les adaptations mangas que j’ai préférées :

Principal : koi suru watashi wa Heroine desu ka ? 2018 – My little Monster 2018 –
Waiting for spring 2018 – Seven da
ys 2015

Alors que le sujet me paraissait un peu tiré par les cheveux au départ, j’ai beaucoup aimé Seven days (qui est divisé en 2 films; le manga est en 2 tomes). Il n’est pas parfait mais il a une atmosphère très contemplative et douce, un rythme lent que j’ai apprécié, et les sentiments sont révélés de manière très subtile et juste. Le travail sur le son et les silences m’a particulièrement marqué. En conclusion, c’est un film sensible, délicat et touchant.
Les autres films sont sympathiques et mignons. Ça n’a pas été des coup de cœurs mais ce sont les meilleures adaptations de mangas romantiques que j’ai vues en 2019 et je les ai regardées avec plaisir. Je n’ai pas lu les mangas, donc bien sûr, je risquais moins d’être déçue.

Mes films de Yankees ou délinquants préférés

J’ai enchaîné les films romantiques et les films de Yankees (délinquants japonais). Trop de mignonnerie ont eu raison de moi, il me fallait de la testostérone, des bagarres et des mecs sombres (bon en vrai j’ai un faible pour les Bad boys et le look des Yankees XD)
Sous la direction de Takashi Miike, les Crows Zero allaient être bruts et déjantés. C’était exactement ce qu’il me fallait. Il ne faut pas prendre ces films au sérieux et le scénario pourrait se résumer en deux lignes, mais la réalisation est nerveuse, il y a de beaux plans notamment les scènes de bastons dans des lycées qu’on croirait sortis de films post-apocalyptiques, et les acteurs sont charismatiques (Oguri Shun ❤ ).
Hard romanticker est atypique et fortement dérangeant. J’aurai du mal à le conseiller, la réalisation n’est pas très bonne et il est particulièrement violent, mais il m’a plu. Il ne se passe pas grand chose, on suit quelques jours dans la vie de Gu (magnifiquement joué par un Matsuda Shota charismatique). C’est un tranche de vie dans le milieu des gangsters. D’ailleurs la réalisation est assez proche d’un documentaire, très réaliste. Ça me rappelle des films tels que C’est arrivé près de chez vous ou Orange mécanique (même s’il n’en a pas la qualité) C’est cru, sale, violent, brutal. Le personnage principale est un anti-héros solitaire. À aucun moment il n’est sympathique. Autour de lui gravite des « tronches », des marginaux. Ce sont ces côtés « tranche de vie » et atypique qui m’ont plu.
En parallèle de ces films, j’ai regardé les 2 premières saisons de Gokusen.

Crows Zero – Oguri Shun – 2007

Films que j’ai aimés mais qui n’ont pas été des coups de cœur

Illang the wolf brigade 2018 – Crazy little thing called love 2010 – Commitment 2013
Call boy 2018 – Pandora 2016 – Antique Bakery 2008

Mon flop 5

Wolf Girl and black Prince 2016 – We love 2018 – My brother loves me too much 2017
Spellbound 2011 – Life risking romance 2016

Mon Top 5

Our times 2015 – Dear Ex 2018 – Our little sister 2015 – Dernier train pour Busan 2016
Little Forest 2018

Mon film 2019 préféré ❤

Avez-vous vu ces films ? Qu’avez-vous vu en 2019 ? Que me conseillez-vous (notamment en adaptations de mangas ou en films de Yankees – on ne sait jamais si une nouvelle crise me reprend ^^ ) ? N’hésitez pas à venir en parler en commentaire… Et si vous voulez un article pour l’un de ces films, dites le moi.

Cette année, je vais revenir à mon premier amour : le cinéma asiatique des années 90 et 2000. Déjà car j’ai envie de revoir certains films et aussi pour vous faire partager mes coups de cœurs de ces années-là qui étaient très riches cinématographiquement. À suivre…

Candy online

Candy online – Avis écrit en collaboration avec M-Drama-Girl (Merci encore à toi pour ta confiance !)

Titre : Candy Online (糖糖Online)
Pays : Taiwan
Genre : Amitié, École, Famille, Drame.  
Année : 2019.
Épisodes : 13 (30 minutes)
Casting :
Ruby Zhan : Chen Hsin Tien
Suun Lin : Zhan Jia Shang
Sunnie Wang : Jian Pei Wen
Jacqueline Zhu : Chen Tzu Ya
Ada Pan : Zhang Su Qin

Résumé :
Quand une gaffe vestimentaire entraîne la risée du Web, une influenceuse pétillante se retrouve confrontée au jugement cruel des habitants de sa petite ville.
(Source : Dogaru/Netflix)

Notre avis :

M-Drama-Girl : Candy Online figurait dans ma liste Netflix et j’attendais que tous les épisodes soient sortis pour pouvoir le voir et puis finalement, je l’ai un peu oublié (comme tous les autres dramas d’ailleurs 😉 ). Le synopsis me faisait de l’oeil sans pour autant me paraître exceptionnel mais malgré tout, il m’intriguait et puis, je n’ai pas eu l’impression qu’il ait fait beaucoup de bruits à sa sortie (je peux bien sûr me tromper ^^). C’est finalement grâce à l’appréciation de ma très chère compère Aigo Ajumma que je l’ai finalement relancé car son avis m’en a donné clairement l’envie et puis, comme il est très court, ça se regarde vite et on passe un bon moment devant. Je suis d’ailleurs très contente de faire cette collaboration avec Aigo Ajumma car même si ça ne fait pas longtemps qu’elle est sur Twitter, j’ai tout bonnement l’impression que c’est le contraire et j’aime beaucoup discuter avec elle à propos des dramas, c’est toujours hyper enrichissant ! Alors merci à toi pour cette super collaboration et j’espère que l’on pourra en faire plein d’autres prochainement. D’ailleurs, je te souhaite la bienvenue parmi la blogosphère dramavore *o*

Aigo Ajumma : Déjà, merci à M-Drama-Girl de m’avoir proposé cette collaboration. Je suis très touchée. Je me suis tout de suite sentie à l’aise parmi les blogueurs que j’ai rencontrés il y a 2 mois sur Twitter. L’accueil de M-Drama-Girl a été très chaleureux. Nous avons beaucoup de goûts en commun et c’est toujours agréable de discuter avec elle. C’est avec un grand plaisir que je fais cette collaboration (et que j’en ferai d’autres avec elle !!). ❤
C’est  mon premier avis, j’espère qu’il vous plaira (je suis un peu stressée ^^). 

J’ai découvert par hasard Candy Online sur Netflix. Je cherchais quelque chose de très court et léger. Un bug de la plateforme l’annonçait avec 8 épisodes de 30 min (en réalité il en a 13). C’était parfait !…  J’ai failli abandonner au premier épisode. L’héroïne me paraissait superficielle et gamine. Je jetais un coup d’œil sur Mydramalist et il était noté 5,9 (avec 3 votes). Ça ne laissait rien présager de bon. 😦 Et pourtant je l’ai continué et j’ai bien fait : ce fut un coup de cœur !

M-Drama-Girl : Le synopsis paraît assez superficiel et simpliste au premier abord mais il ne l’est pas. Je ne dis pas que le scénario est hyper compliqué (on est loin du scénario de mon très cher Black *bigjoke*) mais il faut aller au-delà du synopsis car je suis sûre que vous découvrirez un super drama. En tout cas, cela a été le cas pour nous. La qualité principale de ce drama ? Malgré son format court, l’écriture des personnages est très bien gérée/ficelée et c’est justement ça qui est génial parce que les personnages sont attachants de par leurs choix et leurs comportements. 

Aigo Ajumma : Passées les 1ères scènes assez confuses du début, j’ai vite été accrochée par cette histoire. On attend des réponses à la question “que s’est-il vraiment passé durant cette vidéo “compromettante” ?”  Ensuite, comme le dit M-Drama-Girl, derrière la simplicité de l’histoire se cache une complexité, que ce soit dans les relations entre les personnages, ou dans les thèmes secondaires évoqués (pauvreté, harcèlement, pression des parents, poids des rumeurs…). Mais tout cela se fait d’une manière assez subtile et sans pathos. Il y a beaucoup d’émotions dans ce drama, mais les scènes lourdes sont suivies de scènes plus légères voire drôles qui insufflent une certaine légèreté à l’ensemble. 

M-Drama-Girl : La réalisation n’est pas exceptionnelle mais je trouve qu’elle est plutôt bien gérée et elle permet à l’histoire d’être surprenante et intéressante. Quant au casting, j’ai trouvé qu’il était plutôt bon notamment l’actrice principale, Ruby Zhan (que j’avais par ailleurs croisé dans Green Door). 

Aigo Ajumma : A mon premier visionnage (oui, je l’ai vu deux fois : c’est mon premier avis, j’avais peur de louper quelque chose ^^), j’ai trouvé la réalisation simple mais efficace. Il y a une sobriété de moyens. C’est comme s’ils avaient voulu centrer le drama sur les personnages et leurs relations et donner quelque chose de très réaliste. La musique contribue à cet effet de réalité. Elle est très peu présente. Il y a beaucoup de silences, de bruits naturels comme ceux de la rue… De temps en temps, il y a une mélodie très discrète, au point qu’on y fait très peu attention. Elle appuie très légèrement une émotion, une tension ou un échange de regards. 
Le réalisateur a choisi de découper l’histoire en trois parties : 
– Les 3 premiers épisodes sont très confus. Le personnel de l’école interroge les élèves qui pourraient avoir un lien avec Hsin Tien et sa vidéo. On découvre alors des morceaux de l’histoire à travers leurs souvenirs. C’est confus, comme des pièces de puzzles éparpillées. Parallèlement, nous suivons Hsin Tien qui fait le mur pour tourner une vidéo en direct. Plusieurs questions émergent de cette première partie : cette vidéo est-elle accidentelle ou voulue par Hsin Tien pour faire parler d’elle ? La jeune fille a-t-elle été harcelée à l’école ? Sa mère l’a-t-elle mal élevée (car elle semble rire de tout ça) ? Ou sait-elle des choses que nous ne connaissons pas encore ?
– Dans la 2ème partie, nous revenons deux mois en arrière. L’histoire redevient linéaire et simple. On suit les événements.
– La 3ème partie est tout ce qui se passe après la 1ère partie, après l’école buissonnière de Hsin Tien. Quelles vont être les conséquences de tout ça ?

A mon second visionnage, j’ai été frappée par tout un ensemble de plans très beaux, toujours simples, mais avec un cadrage travaillé. J’ai d’ailleurs fait beaucoup de captures d’écran. 
Au final, la réalisation est plus complexe que ce qu’elle donnait à voir au premier abord.

M-Drama-Girl : Le personnage de Chen Hsin Tien (Ruby Zhan) paraît très enfantine et assez égocentrique mais il faut aller au-delà des premiers épisodes pour découvrir un superbe personnage. Elle est vraiment exceptionnelle et terriblement humaine. Elle est extrêmement mature pour son âge et certains adultes devraient en prendre de la graine. Par exemple, elle différencie les enfants des parents, ce sont des êtres à part et même si elle déprécie la mère de Chia-Chi, ce n’est pas le cas pour Chia-Chi. Ce n’est pas parce que la mère est détestable que la fille l’est tout autant. J’ai d’ailleurs bien aimé la relation qui se tisse finalement entre ces deux jeunes filles (même si je préfère tout de même la relation entre Chen Hsin Tien et Jian Pei Wen car elle est bien plus touchante). La façon dont Chen Hsin Tien gère les choses lorsque cela dégénère est absolument fantastique dans le sens où elle reste humble (tout au long du drama d’ailleurs) et ne se laisse pas envahir par les émotions et les commentaires haineux. Par ailleurs, cela nous rappelle le fait qu’il y a toujours quelqu’un derrière les vidéos des influenceurs et qu’il ne faut pas l’oublier car ils sont humains et cela peut être dur émotionnellement parlant car les gens ont tendance à se cacher derrière leurs écrans et ils ne devraient pas le faire. 

Pour en revenir à Chen Hsin Tien (Ruby Zhan) ,sa relation avec sa mère est très belle, je dirais même qu’elles sont fusionnelles et ça fait plaisir à voir quand c’est aussi bien retranscrit à l’écran. J’ai hâte de voir les prochains projets de Ruby Zhan car elle m’a beaucoup plu dans Candy Online.

Aigo Ajumma :  Comme M-Drama-Girl, j’ai beaucoup aimé ce personnage (et l’actrice) et les différentes relations qu’elle tisse tout au long du drama. Hsin Tien (alias Candy) m’a paru extrêmement immature et superficielle dans les premiers épisodes. Je la pensais juste intéressée par ses vidéos en direct. Je croyais qu’elle faisait l’école buissonnière et narguait ses professeurs pour plaire à son public. Mais je me trompais, elle s’est avérée être une jeune fille simple, courageuse et chaleureuse. Elle reste forte face aux rumeurs qu’elle subit. Elle est également beaucoup plus mature que ne laissaient percevoir ses pitreries et son attitude du début. Cette maturité va se voir à la fois dans ses réactions face aux coups durs qu’elle va subir tout au long du drama, mais également dans sa relation avec sa mère. On apprend notamment que c’est plus elle qui s’occupe de sa mère que l’inverse (“parfois, je la vois comme ma petite soeur. Elle crée tellement de problèmes.”) Mais heureusement, la mère va finalement reprendre son rôle protecteur et de soutien quand sa fille va en avoir besoin. Toutes les deux ont une très belle relation, très complice et respectueuse. Elles sont touchantes. Hsin Tien est vraiment un très beau personnage. Elle est attachante et rayonnante : son sourire illumine tout le drama. Un gros coup de coeur pour ce personnage. 

M-Drama-Girl : Les autres personnages notamment Zhan Jia Shang (Suun Lin) et Jian Pei Wen (Sunnie Wang) ne sont pas en reste car ils sont aussi sympas tous les deux même si Jian Pei Wen (Sunny Wang) est un peu plus secondaire (mais juste un chouia et en comparaison à Zhan Jia Shang). Zhan Jia Shang (Suun Lin) est le meilleur ami qu’on rêverait toutes d’avoir même s’il n’est pas ce qu’il paraît au début du drama. Il se révèle peu à peu et il est un soutien sans faille pour notre héroïne. Leur relation est elle aussi très bien menée du début à la fin et j’ai vraiment adoré suivre leurs aventures et leurs pitreries. J’ai bien aimé aussi sa relation avec sa grand-mère même si j’ai tout de même eu une préférence pour la famille de notre héroïne. Le personnage de Jian Pei Wen (Sunnie Wang) est tout aussi sympathique même si j’ai personnellement préféré notre héroïne principale et son meilleur ami.  Elle reste malgré tout très touchante car incomprise au sein de sa famille notamment par ses parents car elle “grandit” trop vite et ses parents ne prennent pas en compte cela puisque seule sa scolarité reste importante à leurs yeux. Et c’est d’ailleurs grâce à Chen Hsin Tien (Ruby Zhan) qu’elle s’épanouit peu à peu et cela fait réellement plaisir à voir. Leur amitié était aussi très belle au sein de ce trio. 

Aigo Ajumma : Jia Shang (alias Toad) est le meilleur ami de Hsin Tien. On a du mal à le cerner au premier abord. Il paraît assez rustre, il fait constamment des pitreries et des grimaces… Puis peu à peu se dessine un beau personnage. Il est le “chevalier servant” de Hsin Tien, il la protège, la défend et la soutient “inconditionnellement” (comme il le dit lui-même). Là où tous les autres garçons fantasment sur “Candy”, il reste toujours respectueux. C’est aussi un garçon courageux, travailleur, qui prend soin de sa grand-mère sans jamais se plaindre alors que cette dernière, alcoolique et joueuse, lui mène la vie dure. 

Pei Wen est une jeune fille effacée, solitaire et repliée sur elle-même. Très intelligente, elle a déjà sauté 2 niveaux et s’est retrouvée dans la même classe que son frère et Hsin Tien. Ce personnage m’a beaucoup touché, car elle m’a paru triste au début. Elle subit une très forte pression de ses parents, par rapport à ses études (ils veulent qu’elle saute encore un niveau, sans lui demander son avis) et elle n’a pas d’amie. Heureusement, la chaleur de Hsin Tien et les pitreries de Toad vont lui faire retrouver le sourire. Ils vont construire tous les 3 une belle amitié. Hsin Tien et Pei-Wen semble former un duo improbable, l’une timide et fermée et l’autre solaire et excentrique, mais qui, au final, fonctionnera bien.
Je voulais juste rajouter une anecdote du 4ème épisode : [spoiler]

Hsin Tien donne sa tenue de sport à Pei Wen qui a taché ses vêtements et elle se fait gronder par le professeur de sport car elle n’a pas son survêtement mais elle ne dit rien. Cette anecdote va sceller leur amitié mais surtout elle nous annonce ce que fera plus tard Hsin Tien pour défendre son amie, ça nous montre le courage et la gentillesse dont elle fera preuve envers et contre tout.

[fin du spoiler]

M-Drama-Girl : Le reste du groupe d’amis est sympathique mais sans plus, en même temps ils sont tout de même moins développés que le trio principal. Malgré tout, c’était divertissant de suivre les nombreuses péripéties concernant cette gaffe vestimentaire car on en apprend vraiment plus sur les personnages et même les personnages secondaires y mettent leur grain de sel, ce qui rend l’histoire encore plus captivante. 

Aigo Ajumma : Je voulais d’ailleurs parler d’un de ces amis qui m’a particulièrement touché,  Chien-Tung le meilleur ami de Toad. Son histoire avec sa mère est très émouvante. La scène dans laquelle sa mère veut l’emmener quelques semaines au Vietnam pour voir sa grand-mère malade m’a déchiré le coeur.

Autour d’eux gravitent les adultes. Ce que j’ai aimé c’est qu’ils ne sont pas présentés comme “méchants” ou “gentils” (hormis une des mères qui méritait quelques claques). Ils ont des défauts et des qualités, leurs réactions sont très réalistes. Aucun personnage n’est caricaturé. A l’exemple du père de Pei-Wen qui est un homme jovial et modéré mais qui devient odieux pour défendre sa fille (et sa propre réputation). 

M-Drama-Girl : Je suis assez d’accord avec toi même si j’ajouterais le fait que ce qui m’a quelque peu chiffonné au début de l’histoire, c’est la réaction de ces mêmes adultes au sein de l’école. Seule la professeure d’anglais a cru la version de Chen Hsin Tien (Ruby Zhan) et les autres ne sont pas allés au-delà des images car pour eux, elles veulent tout dire alors qu’il y a sûrement d’autres facteurs qui entrent en compte. Le fait que Chen Hsin Tien (Ruby Zhan) soit aussi l’enfant d’une mère célibataire propriétaire d’un bar, a aussi fait jaser et contribuer à renforcer le fait que Chen Hsin Tien (Ruby Zhan) a fait exprès de montrer ces images. Mais je pense que ce dernier fait a été surtout mis en avant par les deux mères fort sympathiques (humhum 😉 qui souhaitaient donc embêter le monde.

Aigo Ajumma : Oui on sent dans ce drama la pression des “bien pensants” qui condamnent sans savoir ou qui préfèrent fermer les yeux devant un abus par jalousie (la mère de Pei-Wen et son amie en sont le parfait exemple)

M-Drama-Girl : Et que dire de la fin que j’ai trouvé très juste et en parfaite adéquation avec le reste du drama. J’ai trouvé que tous les personnages avaient une belle finalité (même si j’ai eu une préférence pour celle de notre héroïne bien entendu 😉 ) et que cela allait réellement dans le sens du développement qu’ils ont eu tout au long du drama. Ce fut réellement un plaisir du début à la fin !

Aigo Ajumma : Cette fin !! je viens juste de la revoir et elle m’a fait le même effet qu’au premier visionnage. Elle est très riche en émotions. J’ai eu les larmes aux yeux pendant une scène très intense de notre héroïne. Et en même temps, les dix dernières minutes sont filmées d’une manière assez originale et très gaie, sur un air de Salsa. On ressort avec le sourire. Comme dans l’ensemble du drama, la légèreté et les sourires nous remettent du baume au cœur ! 

M-Drama-Girl : Vous l’aurez compris, on vous conseille pleinement ce drama ! Déjà, pour sa belle brochette de personnages haute en couleur, pour l’histoire très bien écrite mais aussi pour son format court idéal et qui vous permettra de passer un excellent moment devant surtout si vous avez envie de regarder un bon petit drama taïwanais.

Aigo Ajumma : Ce drama fut vraiment une belle surprise et même un coup de coeur ! Et j’ai pris autant de plaisir au 2ème visionnage. Un histoire simple mais touchante, des personnages complexes, une belle histoire d’amitiés, un travail intéressant de l’image… Il a bien sûr quelques défauts – oui, je n’en ai pas parlé, car ce n’est pas ce qui m’est resté en mémoire – mais ce drama m’a transmis beaucoup d’émotions et j’espère que ce sera le cas pour vous aussi.

M-Drama-Girl : 8,5/10
Aigo Ajumma : 9/10 ❤